Economie : L’Algérie veut faire du troc avec le Niger, le Mali et la Mauritanie

L’Algérie se dirige vers l’intégration économique régionale avec les pays sahéliens voisins. Dans le cadre de  renforcement des liens économiques et de l’intégration régionale, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a donné son accord pour la définition d’une liste de produits éligibles à l’exportation et au troc avec le Niger, le Mali et la Mauritanie. Ce plan ambitieux témoigne de l’engagement du pays à favoriser la coopération économique régionale et à s’étendre potentiellement au niveau continental.

Lors de l’inauguration de la Foire nationale de production, le Président a souligné que les produits couvrant les besoins nationaux pourraient être autorisés à l’exportation ou au troc. Soulignant la nécessité de disposer de données précises sur ces produits pour éviter les déséquilibres, le président a aussi présenté une approche stratégique selon laquelle les produits ayant une production excédentaire, en particulier ceux qui dépendent de matières premières importées, seraient considérés pour l’exportation sous autorisation officielle.

La liste finalisée des produits éligibles devrait être disponible l’année prochaine, marquant le début des activités de troc avec le Mali et la Mauritanie. Les opérateurs algériens seront autorisés à s’engager dans des activités d’exportation et de troc avec ces pays voisins, ouvrant ainsi la voie à une collaboration économique accrue.

Au-delà des aspects économiques, la mise en œuvre de cette initiative devrait avoir des implications sociales positives pour les populations des zones frontalières. La création d’économies locales basées sur les activités d’échange, notamment à travers le troc, vise à assurer la stabilité des habitants et à atténuer les flux migratoires irréguliers. En outre, il cherche à résoudre les problèmes liés à la contrebande, qui a des effets néfastes sur les économies de la région.

L’impact plus large de l’ouverture des routes commerciales comprend l’élimination potentielle des facteurs contribuant à la radicalisation, principalement la pauvreté et l’insécurité. Cette première étape devrait avoir des avantages économiques, sociaux et sécuritaires pour une région qui a été touchée de manière disproportionnée par des phénomènes déstabilisateurs.

La liste des produits éligibles à l’exportation comprend une gamme diversifiée, notamment des produits agricoles, des dattes, des olives, de l’huile d’olive, du miel, des textiles, des tissus, de l’artisanat, des cosmétiques, des fruits exotiques, des épices, du bétail (bovins et ovins), des tapisseries, de la maroquinerie. , et plus. L’expansion des activités commerciales s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Algérie pour stimuler son économie frontalière, illustrés par la création d’un point de troc à Aïn Guezzam pour le commerce avec le Niger et l’inauguration de la route Tindouf-Zouérate en territoire mauritanien.

Alors que l’Algérie poursuit son développement économique dans ses régions frontalières, l’achèvement et l’ouverture de l’autoroute transsaharienne (d’Alger à Lagos, au Nigéria, en passant par le Niger) et la ligne ferroviaire sud prévue devraient stimuler davantage les échanges commerciaux le long de ces axes. La ville de Tamanrasset est en passe de devenir une plaque tournante incontournable pour les produits algériens destinés au marché africain.

L’annonce récente par le Mali, le Niger et le Burkina Faso de créer une monnaie commune marque un changement majeur dans le paysage régional. L’abandon du franc CFA, historiquement lié à la présence militaire et financière française au Sahel, signifie une transition vers des systèmes monétaires indépendants et localisés. Ce scénario économique et géopolitique en évolution s’aligne sur les efforts de l’Algérie pour renforcer les liens économiques et explorer de nouvelles voies de coopération en Afrique.

Alzouma Sambo Issouf (Stagiaire)

kamanews.net

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