Empêtré dans une crise politique qu’il a lui-même enclenchée par sa décision de reporter l’élection présidentielle du 25 février, le président sénégalais est plus que jamais sous pression.
Dans toutes les grandes villes du pays, la rue grogne. La répression policière a déjà fait au moins 3 morts selon Amnesty International.
De partout, les appels pour un maintien du calendrier électoral se font entendre avec de plus en plus d’insistance. Les États-Unis, particulièrement en verve, demandent au président Macky Sall de « rétablir le calendrier électoral, de restaurer la confiance et d’apaiser la situation ».
Le locataire du palais présidentiel de Dakar a proposé un « dialogue » à l’ensemble de la classe politique. Refus catégorique de ses vis-à-vis, plutôt persuadés que le Président Sall n’est juste préoccupé que par la prolongation de son bail à la tête de l’État.
C’est dans ce contexte qu’il faut inscrire l’entrée en scène de Alioune Tine, un militant bien connu des droits de l’homme, et de l’homme d’affaires Pierre Goudiaby Atepa, qui passe pour avoir ses entrées aussi bien chez Macky Sall que chez l’opposant Ousmane Sonko. Ils ne sont probablement pas les seuls médiateurs de l’ombre à avoir été mis en branle pour sortir de la crise actuelle.
La mission confiée par le chef de l’État à ses personnalités est de trouver une voie vers l’apaisement.
Et tout porte à croire que Macky Sall est, enfin, disposé à faire des concessions, et pas des moindres. Selon les confidences de Pierre Goudiaby, il n’est pas à exclure une libération prochaine de « prisonniers politiques ». Selon certaines information, permettre à Ousmane Sonko d’être candidat à la présidentielle fait partie des solutions déjà envisagées et non rejetées par le président Sall.
La date du scrutin, renvoyée au 15 décembre, pourrait être revue pour que les Sénégalais puissent rendre aux urnes dans les plus brefs délais.
Les jours à venir seront donc déterminants pour la stabilité du Sénégal. Macky Sall ne peut que lâcher du lest, pour ne pas porter sur lui la grave responsabilité d’une déstabilisation du pays qu’il aura dirigé pendant 12 ans,
Fadel Koné
Kamanews.net