Savoirs occultes africains : vers la démystification de la sorcellerie

Les détenteurs des savoirs occultes africains épris des valeurs africaines ont désormais un siège à Bamako au Mali. Ce site servira de lieu de rassemblement pour les sorciers et les praticiens de savoirs occultes de toute l’Afrique.

Démystifier les savoirs occultes et de mettre ensemble les expertises au bonheur des Africains. Telle est l’idée mise en lumière par le chef suprême de la magie africaine et président du Réseau des détenteurs de savoirs occultes africains, Professeur Mamadou Babou Niang.

L’affaire est loin d’être folklorique, puisque l’initiateur du projet a casqué la somme de 500 millions de FCFA pour offrir « aux détenteurs des savoirs occultes africains », un immeuble de 5 étages.

Cette initiative vise la préservation de la culture africaine en rassemblant « tous les grands sorciers de l’Afrique pour transmettre les secrets aux futures générations », déclare le professeur.

L’inauguration du siège a réuni des sommités des savoirs occultes de plusieurs pays, telles que Sa Majesté Fian Togbe, roi de Komé et coordinateur du Haut conseil des rois du Bénin, Sa Majesté Pessy Madelaine Makoumakebegné venue du Cameroun et Docteur Nana N’Guessantié Mambé, chef traditionnel venu de la Côte d’Ivoire.

Pour ces personnalités, la confrontation avec le reste du monde avait jeté une image négative sur la culture africaine et la construction du siège des « détenteurs des savoirs occultes » se veut la marque d’une renaissance africaine.

L’idée de ce projet remonte à Février 2020, quand le Professeur Mamadou Babou Niang avait regroupé, au Palais de la Culture de Bamako, 200 détenteurs de secrets à l’occasion de la grande rencontre des détenteurs des savoirs occultes africains.

Au Bénin, Docteur Florent Eustache Hessou avait également annoncé, en novembre 2021, l’ouverture d’une école de formation en sorcellerie afin que personne ne « soit ni bourreau ni victime ».

De même, au Burkina Faso, en décembre 2023, l’écrivain Bali Nébié annonçait ouverture d’un centre de formation sur la sorcellerie et la construction de la personnalité pour « casser le mythe qui entoure cette science et permettre à chacun d’y tirer les leçons nécessaires pour atteindre une meilleure version de lui-même ».

L’objectif de ces initiatives, selon le Chef suprême de la magie africaine, est la vulgarisation et la valorisation des connaissances et des savoirs traditionnels africains auprès des populations.

In fine, il s’agit aussi de lutter contre les imposteurs, les illusionnistes et les arnaqueurs qui pratiquent ce que Professeur Mamadou Babou Niang considère comme de la magie maléfique.

Anna Ouédraogo et Barnabé Namountougou
Kamanews.net

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