Burkina Faso : vers la rationalisation des dépenses de personnel dans l’administration publique

L’Etat burkinabè veut maitriser la masse salariale servie aux agents de l’administration publique. Une rencontre pour réfléchir sur la question s’est tenue les 20 et 21 février à Ouagadougou.

Pour lever toute équivoque et rassurer les fonctionnaires, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, a indiqué qu’il n’était pas question de revoir à la baisse les salaires, mais d’introduire des reformes pour aboutir à « une masse salariale maîtrisée qui tienne compte de la réalité du terrain ».

Pour lui, l’objectif est de s’assurer que « les rémunérations payées correspondent à un travail effectif et (de) mettre en cohérence la masse salariale avec l’évolution des recettes fiscales ».

Au cours des dix dernières années, la masse salariale est passée de 500 milliards de FCFA en 2013 à 1 097 milliards de FCFA en 2023, ce qui représente 47,55% des recettes fiscales.

A la date du 31 décembre 2022, le pays comptait 229 934 agents publics, soit une augmentation de plus de 86% en une décennie. Un contrôle de présence effectué entre février et août 2023 et qui a concerné 198 993 agents a permis de révéler 3 894 en situation jugée irrégulière. L’incidence financière de cette situation s’établit à 887 701 670 F CFA par mois.

Pour arriver à la maitrise de la masse salariale, il a été décidé d’unifier les bases de données de traitement des salaires et assurer leur interfaçage avec le fichier de paie de l’administration centrale, ainsi que la mise en place d’un système de contrôle automatisé des éléments de rémunération des agents

Il a également été recommandé la mise en place d’un cadre formel de concertation entre les acteurs de la chaine de gestion des dépenses de personnel.

Autres mesures à mettre en œuvre, c’est le renforcement des capacités des acteurs de la chaine de traitement des dossiers de salaire et l’élaboration d’une feuille de route pour des propositions de solutions dans un délai de deux mois.

Anna Ouédraogo
Kamanews.net

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