Plusieurs voix s’élèvent pour remettre en cause certains aspects du texte adopté par les députés dans la nuit du 5 mars.
Outre les parlementaires de l’opposition qui ne décolèrent pas, un groupe de citoyens a saisi le juge constitutionnel, pour dénoncer l’interdiction faite par l’article 132 du code électoral à tout élu de parrainer un candidat d’un parti autre que le sien.
Les requérants estiment que cette mesure va à l’encontre de l’article 80 de la constitution selon lequel, « chaque député est le représentant de la Nation tout entière et tout mandat impératif est nul ».
Hier dimanche, l’homme politique et ancien président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo, a, lui aussi, soutenu que la nouvelle loi électorale viole la constitution en certaines de ses dispositions.
Pour sa part, l’ex-président de la république, devenu opposant, invite à une révision urgente de la nouvelle loi. Thomas Boni Yayi tire la sonnette d’alarme, au regard des « semences d’une division entre les fils et les filles de notre patrie commune » que comporte le code électoral.
Une pique contre le gouvernement, dont le porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, salue le caractère « inclusif » de la loi.
Adoptée, par 79 voix pour, 28 contre et une abstention, le code électoral fixe, entre autres, de nouvelles conditions de répartition des sièges au parlement, et fait passer de 10 à 15 % le taux des députés ou des maires qui doivent parrainer une candidature à l’élection présidentielle. Seuls les partis ayant totalisé au moins 20% des suffrages au niveau national peuvent prétendre à un siège de député. Tout candidat à l’élection présidentielle doit mobiliser le parrainage d’au moins 28 députés et maires.
Dès le lendemain du vote au parlement, la Plateforme électorale des organisations de la société civile (PEOSC), dans un communiqué, a indiqué avoir « suivi avec beaucoup d’amertumes et de tristesses, la séance plénière du mardi 05 mars 2024 de l’Assemblée nationale ayant abouti au vote de la proposition de loi portant modification du code électoral ». Pour elle, « la loi électorale, telle que votée est porteuse d’exclusion contre l’intérêt général fortement crisogène et peut ouvrir la voie à la violence si elle est promulguée en l’état ».
Fadel Kone
Kamanews.net