Le gouvernement burkinabè va soumettre, dans les jours à venir, un texte de loi dont l’adoption ouvrira la porte à la « pénalisation de l’homosexualité et des actes et pratiques assimilés ».
L’annonce a été faite hier mercredi, à l’issue du Conseil des ministres.
L’homosexualité n’est pas illégale au Burkina Faso, mais la loi indique, expressément, que le mariage est l’union entre un homme et une femme. Une forme de tolérance légale qui, selon certaines sources, a favorisé le développement du phénomène dans le pays.
Mais l’homosexualité reste un sujet de vives controverses.
Le 9 octobre 2023, le Président de l’Assemblée législative de Transition remettait au Premier ministre le rapport général des « journées d’échanges avec les forces-vives des régions sur les réformes politiques, institutionnelles et administratives de la Transition » organisées par son institution. Ledit document préconisait « l’interdiction et la pénalisation de l’homosexualité par la loi pour lutter contre les déviances sexuelles pour dissuader et prévenir la propagation de ces phénomènes contraires aux mœurs et convictions religieuses et traditionnelles de la société burkinabè ».
Le 12 septembre 2015 se tenait à Bobo Dioulasso l’une des plus grandes manifestations publiques contre l’homosexualité. A l’initiative de la Coordination régionale des associations islamiques de l’Ouest, un meeting a réuni, à la grande mosquée de Dioulassoba, des adeptes de l’islam, mais aussi des chrétiens de toutes tendances. En chœur, les participants ont exprimé leur rejet d’une pratique « contraire à toutes les lois de dieu et à la nature humaine ».
Mais les gouvernements successifs ont toujours refusé le débat sur cette question. En cause, les conditionnalités de certains appuis financiers extérieurs.
C’est un grand saut qui vient donc d’être opéré par le gouvernement de Ouagadougou, pour disposer de lois « répondant aux valeurs sociales de notre pays et en conformité avec certaines conventions internationales ».
Fadel Koné
Kamanews.net